Alain Julienne
La psychanalyse… Ce sont d’abord deux personnes qui se rencontrent. Chaque travail est singulier et chacun a sa temporalité : cela est valable pour le patient comme pour le psychanalyste. Il n’y a pas d’âge pour un travail psychanalytique, je reçois des personnes très jeunes comme de très âgées.
Les souffrances sont multiples et diverses : angoisse, dépression, phobie, mélancolie, obsession, panique, hallucination, manque de confiance en soi, sentiment de ne pas être à sa place, de faire le contraire de ce que l’on voudrait faire. Les maux peuvent être physiques et toucher diverses parties du corps : maux de ventre, de dos, diffus ou très précis. Enfants, nous avons pu être soumis à des perceptions, des sensations trop violentes qui ont fait effraction au barrage psychique que nous n’avons pas encore fini d’ériger. Ces ‘affects’ n’ont pas été traduits en mots.
Il existe certaines circonstances dans lesquelles l’intégrité, voire la vie est réellement menacée : les guerres, les violences, intra-familiales ou non. Retenons en particulier les actes sexuels exercés sur l’enfant. A cet instant, il est seul, il n’a pas d’autre à qui s’adresser, le seul « autre » c’est le prédateur et ça, il ne s’y attendait pas. La situation, les mots, les gestes sont comme gelés. Le temps s’arrête. Des « pensées intrusives » – de ce temps là – font intrusion dans la psyché du sujet qui, soudain, tombe dans un autre temps. Le pire est quand il se heurte au déni de ses proches. Il revient à l’analyste et au patient de remettre en marche la flèche du temps et, de ce passé-gelé qui irradie sa vie, de le remettre à sa place, dans le passé.
Ces moments « gelés » peuvent se transmettre aux générations suivantes sous différentes formes : violence, phobie, dissociation…
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Et, de même que, sans compter que, ainsi que, ensuite, voire, d’ailleurs, encore, de plus, quant à, non seulement, mais encore, de surcroît, en outre
